(Du latin "dissonantia"), contraire de consonance. Les deux concepts ont été définis différemment au cours du temps. D'après la définition générale, la dissonance est un groupement d'au moins 2 tons de même résonance, dans lesquels une tension tend à une résolution dans une consonance. La dissonance ne répond pas à l'idée de repos et crée par conséquence, une tension.
L'explication physico-mathématique seule ne suffit pas. On s'est longtemps demandé quels intervalles ou accords étaient considérés comme dissonants. Il a toujours été reconnu que l'octave, la quinte et l'unisson ne le sont pas véritablement. En revanche, la tierce par exemple, fut considérée une fois comme dissonante, alors que la quarte peut être les deux. On a notamment distingué la dissonance aiguë, la douce et l'ininterrompue.
Dans les 100 dernières années, les concepts consonance et dissonance se sont en général déplacés. Jusqu'ici, le terme "discordance" était également usité pour "dissonance", et l'harmonie était entendue comme euphonie. La dissonance aurait été ensuite une fausse note. Il semblait nécessaire de faire dominer le sens négatif de la dissonance sur le sens positif de la consonance.
Déjà dans le "Tristan et Isolde" de Wagner, de nombreuses dissonances ne furent plus résolues en consonances. La coutume tendait même de plus en plus à ne pas terminer les pièces de musique par une tierce claire mais à ajouter un intervalle dissonant. Dans le jazz, c'est généralement le cas.
Dans les accords dissonants, la cassure ressentie autrefois et la tendance à la résolution ont perdu de plus en plus force et rigueur, jusqu'à ce que la frontière entre les accords consonants et dissonants se soit déplacée et supprimée, et les accords consonants furent ressentis comme des sons ternes et mauvais, que l'on utilise dans tous les cas en accord final.
Dans la musique atonale, consonance et dissonance ne sont pas délibérément considérées comme des contraires, car l'ancienne évaluation d'intervalle, ainsi que les tritons standardisés sont évités.