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Musique électrique

Concept très employé, mais douteux. Par électrique on n'entend pas le caractère de la musique, mais son origine. Il existe certes des appareils qui se servent de l'électricité, comme par exemple le phonographe et le poste de radio. Ce ne sont cependant pas des instruments de musique, mais seulement des intermédiaires. Les instruments de musique qui produisent un son à l'aide d'électricité sont appelés instruments électro-acoustiques, bien que cette dénomination ne qualifie pas l'essentiel.

Les efforts fournis mènent bientôt à l'invention du tube électronique en 1906 par E. von Lieben. Parmi les tentatives de fabriquer des instruments de musique modernes avec ces nouveaux procédés, on trouve le piano à queue Neo-Bechstein de Nernst, l'Elektrochord de O. Vierling, le Ätherwellen-Instrument (Lit. : Instrument à vagues d'ondes) de Themerin, Hellertion de Hellberger et Lertes, les instruments de J. Mager, les ondes Martenot, l'orgue polychord, le Trautonium et le Mixturtrautonium amélioré par O. Sala, l'orgue électronique, le melochord, le violon à clavier, etc.

Ils sont bientôt pratiqués électriquement ou bien ce sont de véritables instruments électro-acoustiques. Même le mixturtrautonium, qui s'est fortement imposé, a encore besoin d'un appareil qui ressemble aux anciens instruments. Sa tâche n'est pas d'imiter le son de l'ancien instrument. Il admet cependant le système tonal en vigueur jusqu'ici.

La véritable musique électrique est la musique électronique. Ce terme hélas également inexact est valable pour deux modes d'action. A Paris, P. Schaeffer a développé la Musique concrète. Elle fut qualifiée de concrète, parce qu'elle ne travaille plus avec des sonorités abstraites, mais utilise des bruits et des sons de la vie comme matière concrète : le soufflement de la locomotive, le chant d'un prêtre, le claquement des gouttes d'eau, etc. Ces matériaux de base sont transformés avec des moyens techniques, puis combinés.

L'autre méthode fut développée dans les studios de la Maison de la Radio de Cologne, sous la direction de H. Eimert. C'est là que l'élan fut poursuivi et il est présent dans les oeuvres de A. Webern. Les sons issus d'une sinusoïde, c'est-à-dire les sons de base libres harmoniquement, servent de matière sonore.

Les nouveaux mélanges de sons se rapprochent de ceux des sinusoïdes, c'est-à-dire des sons qui ne sont pas mêlés à ceux originaires de la série de notes harmoniques. L'intégralité de cette nouvelle matière sonore est ainsi construite. Les sons produits électroniquement peuvent également être employés avec ceux des instruments de musique traditionnels, mais aussi avec le langage (la plupart du temps étranger), comme par exemple chez L. Berio.

La musique électronique a favorisé la répartition des sources sonores dans l'espace, et l'a même incitée, ce qui correspond à un mouvement général à l'intérieur de la musique avant-gardiste.

Aux côtés de Eimert, K. Stockhausen, P. Boulez, L. Nono, H. Pousseur, G. Klebe, H. Badings, K. Goeyvaerts, M. Kagel, G. Ligeti, Y. Xenakis ont notamment participé au développement de la musique électronique. A Gravesano, en Suisse, H. Scherchen a créé un studio pour faire des expériences sur la musique électronique. D'autres studios existent à Cologne, Darmstadt, Berlin, Munich, Florence, Milan, Bruxelles, Paris, Warschau, en Hollande, en Tchécoslovaquie, au Japon, etc.

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