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Tempérament (musique)

Ce terme définit l'impossibilité d'obtenir sur un instrument à sons fixes (piano, orgue, clavecin, synthé...) que tous les intervalles soient acoustiquement justes, alors qu'un instrument à "vent" ou à "cordes" le réalise par compensation automatique. Un tempérament sera donc la manière d'accomoder les règles incontournables de l'acoustique aux contraintes de l'instrument, à clavier principalement, en s'efforçant d'obtenir des tierces et des tons aussi égaux que possible.

Par définition, le tempérament est donc une façon de partager l'octave en 12 intervalles sur des instruments à sons fixes (voir cycle des quintes). Dans le tempérament égal, celui de la musique occidentale, ces 12 intervalles sont "égaux".

Les écarts employés par les tempéraments ne sont pas sans effet dans la restitution sonore de l'instrument. Or, pour pouvoir interpréter des morceaux dans des tonalités différentes, les instruments à sons fixes s'écartent des intervalles harmoniques et ces ajustements nécessaires sont les tempéraments. L'option d'un système de tempérament qui permet d'améliorer la sonorité de l'instrument dans certaines tonalités le fait au détriment des autres… d'où l'utilisation de différents tempéraments.

Suivant les périodes, le choix d'un tempérament a souvent été l'objet d'observations critiques, souvent plus subjectives qu'objectives. Ainsi, la notion de dissonance qui est basée sur la perception auditive est toujours en rapport avec la réflexion individuelle, l'oreille étant le seul guide d'appréciation. Si à l'époque des Grecs, les intervalles consonants admis sont la quinte, la quarte et l'octave, à partir du Moyen Age sont introduits la tierce et la sixte.

Durant l'époque de la musique de la Renaissance, le tempérament "mésotonique" à tierces pures a été utilisé alors que pendant la musique romantique (19e siècle), c'est le tempérament égal qui régna. Aujourd'hui, le tempérament de Vallotti est utilisé et offre une couleur assez polyvalente.

Tempérament égal (ou gamme tempérée)

Il est utilisé de façon presque universelle dans la musique occidentale (sauf pour le piano qui sort de l'échelle du tempérament égal dans l'aigu) et pour les instruments "anciens" qui utilisent d'autres systèmes.

Le tempérament égal s'est imposé en évitant les systèmes qui tentaient des compromis entre justesse de certains intervalles, fausseté pas trop marquée des autres, possibilité de transposition et/ou de modulation. Il consiste à diviser l'octave en douze intervalles chromatiques tous égaux. Cette approche, permet toutes les transpositions et modulations en considérant toutes les notes comme de potentielles toniques. Par contre, elle présente deux inconvénient:

  • 1 - A l'exception des octaves, tous les intervalles sont légèrement faux, mais les écarts sont suffisamment faibles pour être admissibles.
  • 2 - Toutes les tonalités ont une "couleur" presque identique, ce qui parfois pousse certains compositeurs à rechercher une tonalité spécifique.

Pythagore

Pythagore, trois siècles avant notre ère, aurait été l'un des premiers à s'essayer à ce jeu. Ainsi, de nos jours, les accordeurs de piano, en utilisant un accord tempéré par quintes, ont toujours été confronté à la nécessité de maintenir une perception d'octaves justes, utilisant ainsi leur talent et leur savoir-faire pour restituer une "justesse" auditive acceptable.

Adopté au début du 18e siècle, le tempérament égal est le résultat de compromis et d'un consensus qui fera suite à de nombreuses expérimentations - il suscite encore parfois des controverse... La mise en évidence des différents tempéraments n'est pas forcément flagrante dans tous les cas, mais peut apporter un petit "plus" qui donnera vie à une mélodie un peu terne.

Fabriquer son tempérament

Sur certains synthétiseurs et autres appareils électroniques, on trouve fréquemment différentes propositions de tempérament : égal (ce que les synthés savent mathématiquement faire le mieux) ; "type piano", mais aussi Werckmeister ou Kimberger (du nom de leurs inventeurs du 17e et 18e siècle). Idéal avec un son de clavecin baroque, un mode "arabic" ou encore Pélog et Slendro, d'origine indonésienne qui enjolivera avantageusement une mélodie avec un son de gamelan balinais ou un sitar indien.

Certains instruments offrent la possibilité de programmer une échelle totalement fantaisiste, en 1/4 de tons par exemple, ou bien laissée à l'initiative du programmeur - de quoi calculer un tempérament qui donnera un beau relief à une mélodie de saxophone ou de violon, ou inventer une musique microtonale contemporaine nouvelle.

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