A cappella (ou a capella) :« à la chapelle ». Se dit de toute musique vocale qui ne nécessite aucun accompagnement instrumental.
D'origine italienne, le chant A cappella a d'abord caractérisé le style de composition religieuse à plusieurs voix qui était pratiqué dans les anciennes chapelles.
L'expression est une francisation de l'expression italienne "alla cappella", signifiant "à la chapelle", en référence aux chants pratiqués dans ce type de lieu, sans accompagnement musical, et spécialement, en référence aux chœurs de la chapelle Sixtine qui chantent sans avoir recours à l'accompagnement.
Jusqu'au 18e siècle, un chant a cappella désignait une œuvre vocale religieuse, écrite nabituellement pour quatre voix mixtes, souvent extraite d'une messe ou d'un motet, utilisant le contrepoint et l'imitation. D'harmonie simple, elle évite les dissonances. Parfois soutenue par un orgue ou par tout autre instrument présent dans la chapelle, elle se réfère à ce lieu de répétitions (d'où l'expression a cappella : à la manière du travail fait dans la chapelle).
Chaque partie peut être suivie par un instrument monodique, mais l'ensemble du chœur peut aussi être doublé par un consort d'instruments. Ce style d'écriture, propre à la musique religieuse, s'oppose aux autres écritures pour voix comme la mélodie accompagnée, le récitatif, la cantilène ou l'aria.
La technique et son répertoire seront alors enseignés dans les maîtrises des écoles catholiques rattachées à de grandes paroisses, à des cours princières, royales ou celle pontificale de la chapelle Sixtine de Rome. Les chants polyphoniques propres aux cérémonies liturgiques y seront cultivés, les choristes participants recevant, outre une éducation générale solide, une formation musicale et religieuse poussée.
Ce n'est qu'au 19e siècle que l'expression "a cappella" est utilisée pour qualifier plus largement toute pratique vocale à plusieurs voix dénuée d'accompagnement. Et, par extension, elle désigne le chant à une voix ou d'inspiration profane (chant grégorien, madrigal de la Renaissance française ou italienne, psaumes et hymnes des Églises réformées ou orthodoxes, zemirot (en) judaïques, nasheed musulmans).
Depuis le milieu du 20e siècle, le chant a cappella s'est étendu aux musiques populaires : jazz, R&B, slam ; certains chanteurs et groupes se spécialisant dans cette technique vocale parfois ponctuellement pour une phrase ou pour l'ensemble de leur répertoire.
Sans le soutien d'instruments harmoniques, le qualificatif d'« a cappella » convient également à des chorales de gospel et aux chanteurs solistes qui s'accompagnent parfois d'une simple rythmique faite de claquements de doigts, de claps des mains, ou d'un instrument de percussion comme un tambourin, des castagnettes, des maracas, voire des bongos et des congas. Cette autonomie n'exclut par l'usage d'un beatboxer ou d'un percussionniste pour maintenir le rythme de la mélodie chantée.
Les groupes actuels les plus populaires sont souvent composés de quatre à six chanteurs. L'organisation la plus classique consiste alors en une répartition "soprano, alto, ténor, basse" pour les groupes mixtes et "ténor, baryton, basse" pour les groupes masculins.
Les groupes a cappella exclusivement féminins sont assez rares, principalement à cause du fait que la tessiture des différentes voix de femmes ne couvre pas une amplitude aussi grande que celle des différentes voix d'homme. En conséquence, les groupes féminins possèdent très souvent un instrument d'accompagnement destiné à assurer une ligne de basse.