Voix de ténor de caractère héroïque que l'on rencontre principalement dans l'opéra allemand. Introduit par Richard Wagner, ce timbre de voix a été florissant dans la première moitié du 20ᵉ siècle.
L'heldentenor pousse moins dans l'aigu que le pur ténor, mais elle y gagne en puissance. Son timbre, sombre et dramatique, avec des capacités vocales et une endurance physique sans égal, l'autorise à interpréter les rôles parmi les plus exigeants du répertoire de l'opéra : Alwa dans Lulu, Don José dans Carmen, Florestan dans Fidelio, Siegmund et Siegfried dans L'Anneau et Tristan dans Tristan et Isolde.
Ces chanteurs sont désignés naturellement pour interpréter les rôles wagnériens, tels que Tannhäuser, Lohengrin ou Parsifal, mais également ceux de Richard Strauss : Bacchus, Ariadne auf Naxos et Herodes. De même pour certaines parties italiennes de Verdi avec Otello ou françaises comme Samson dans Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns.
Le ténor incarnant habituellement le jeune héros positif, il n'existe pas de catégorie équivalente pour la tessiture de basse propre au heldentenor, bien que, paradoxalement, le répertoire de l'opéra soit fabuleusement riche en rôles de basse de vaste envergure. C'est un type de voix qui peut s'apparenter, dans son registre médium, à celui d'un baryton. Parmi les plus rares à l'opéra, sa fonction nécessite par ailleurs une présence scénique imposante et une excellente capacité d'acteur.