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Hippie ou hippy (mouvement social)

Le mouvement hippie est une réponse face à l'exploitation de l'homme par la société de consommation. Se propageant à San Francisco au milieu des années 60, le mot apparaît cependant dès la décennie précédente chez les musiciens de jazz, adeptes d'un mode de vie, façon bohème. Les hippies prônaient la vie en communauté et une autre approche des relations humaines portée par le slogan « Peace and Love » et par quelques philosophies orientales ; l'usage de drogues n'étant pas exclu. « Expérimenter un mode de vie marginal et alternatif », tel était le rêve porté par une jeunesse en rupture avec son milieu d'origine.

Un mouvement de contre-culture

Adeptes d'un mouvement pronant la contre-culture, les hippies avaient pour intention d'avoir un style de vie marginal, communautaire ou nomade et renonçant au nationalisme corporatiste. Aux États-Unis, ils s'étaient opposés à la guerre du Viêt Nam et certains avaient embrassé les aspects du bouddhisme, de l'hindouisme ou de la culture religieuse américaine indigène. Le slogan « Flower Power » (le pouvoir des fleurs) était devenu le symbole affiché de ce désir : faire de la non-violence un acte de foi. Une vie « à la cool », faite de sexe, de partage et d'itinérance, faisait partie de leur habitude.

Les hippies étaient en désaccord avec les valeurs occidentales traditionnelles de la bourgeoisie. Ils virent dans l'autorité gouvernementale, le paternalisme et les mœurs qu'ils prescrivaient, l'industrie de corporation et les aspects sociaux traditionnels, autant d'éléments d'un establishment unifié auquel ils ne reconnaissaient aucune légitimité authentique. Et si les moments décisifs du mouvement furent parfois politiques, le mouvement hippie, bien que peu structuré, portait en lui des idées révolutionnaires pour l'époque comme l'écologie. Les germes d'un renouvellement inventif de la culture et du mode de vie des années d'après-guerre, par la réussite même de ses buts matérialistes, arrivait à un essoufflement particulièrement perceptible par la jeunesse. Les arts, dont la musique rock psychédélique et le pop-art marquèrent particulièrement les esprits.

La France et de nombreux autres pays européens seront « contaminés » à leur tour par le mouvement hippie. L'année 1968, notamment, verra fleurir la contestation de l'ordre établi dans les campus et la naissance, l'année suivante, de l'hebdomadaire Hara-kiri, un magazine à la fois indépendant et provocateur, incarne à lui seul ce qu'était ce vent de révolte à travers des traits humoristiques et corrosifs.

La fin du monde Hippie

Dans les années 1970, la plupart des hippies finiront par abandonner leur envie de régénérer le « vieux monde » et durent se ranger. À l'exception de quelque temps forts, les marginaux restants seront confrontés à l'apparition de divers modes contestataires, plus puissants politiquement, comme le mouvement féministe qui appelait d'abord à repenser les liens entre l'homme et la femme avant de changer les fondements de la société.

Pour certains, le meilleur compromis sera de se réaliser dans l'artisanat d'art ou la musique, quand d'autres chercheront un travail pour fonder une famille... Cependant, beaucoup s'y brûleront les ailes et finiront sans le sou au bout de la route. L'apparition des drogues dures sera l'autre véritable fléau de cette génération qui, à l'image de leurs idoles, Janis Joplin, Brian Jones, Jimi Hendrix ou Jim Morrison, tous morts d'overdose, subiront parfois le même sort.

La musique hippie

La musique est un élément capital et fédérateur des adeptes du mouvement : une évasion hors de l'Amérique post-nucléaire (après 1945) et consommatrice bien-pensante ; une réponse collective principalement dictée sous l'influence du jazz et du mouvement surréaliste dont les membres ont trouvé refuge à New York pendant la guerre.

Dans les années 1960, apparaît une génération de chanteurs comme Bob Dylan ou Jim Morrisson, véritables représentant d'un nouveau genre musical : le « protest song » ou « rock contestataire ». Loin d'un simple « laissez-aller » de jeunes bourgeois oisifs, le mouvement hippie sécrète également une esthétique complète dont les noms Grateful Dead, Jimi Hendrix, The Doors, Crosby, Stills & Nash (and Young) ou Jefferson Airplane et Carlos Santana nous renvoient directement aux premiers festivals de la « Pop-Music » : Monterey, Woodstock, l'île de Wight ; mais aussi picturale, théâtrale, etc.

La musique des hippies puise son inspiration en particulier dans la country, le rock, le jazz et le blues. Néanmoins, elle peut venir d'autres horizons, à l'image du sitariste Indien Ravi Shankar qui participa au festival de Monterey et qui servira de trait d'union, de point d'appui, avec les pensées philosophiques orientales. La musique sera d'autant plus essentielle qu'elle reflètera précisément l'idée du mouvement par sa diversité, sa richesse et son affranchissement des règles en vigueur.

Scott McKenzie : San Francisco


En savoir davantage : La Musique et le Mouvement Pop (sur cadenceinfo.com).

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