Réunion informelle de musiciens de différents horizons de se rencontrer pour pratiquer de concert de l'improvisation pure en collectivité, en tant que soliste ou accompagnateur. Ces sessions, souvent spontanées, permettent aux musiciens de jouer sans préparation préalable, en explorant différentes mélodies, harmonies et rythmes, mais également d'échanger des idées et de créer de la musique de manière collaborative. Par extension, « Taper le bœuf » est l'une des rares expressions françaises connues à travers le monde.
Les jam-sessions jouent un rôle important dans la collaboration entre les musiciens, tout en étant une source de plaisir et de créativité pour les participants. Musicalement, le choix s'opère fréquemment en partant de standards réputés ou de phrases musicales simples à partir desquelles les musiciens improvisent. Ces réunions trouvent leurs origines dans les traditions musicales africaines avant d'être popularisées aux États-Unis au début du 20ᵉ siècle, notamment avec l'essor du jazz. Les clubs de La Nouvelle-Orléans et de Chicago étaient rapidement devenus des lieux emblématiques dans lesquels les sessions se déroulaient régulièrement. En France, ce sera le restaurant parisien "Le Bœuf sur le toit" qui accueillera de longues séances de jam-sessions, notamment grâce aux musiciens du "Groupe des Six".
Ces rendez-vous spontanés sont pratiquées par une grande variété de musiciens, amateurs comme professionnels, et sont particulièrement populaires parmi les musiciens de jazz, de blues ou de rock. Des jazzmen célèbres tels que Louis Armstrong, Miles Davis et John Coltrane ont participé à de nombreuses jam-sessions au cours de leur carrière, alors que dans le rock, des groupes comme le Grateful Dead ou les Allman Brothers ont également popularisé ce principe de réunion à l'intention de leurs fans dès les années 1960 sous l'intitulé « jam band ». De nos jours, des groupes comme Phish, Umphreys Mcgee et Widespread Panic sont devenus célèbres pour leurs jams d'improvisation prolongées.
Par ailleurs, les musiciens cubains reprendront l'idée de la jam-session dans les années quarante à travers le mouvement « filin ». Les boléros, les sons et d'autres figures de styles seront exploités sous une forme étendue contenant de libres improvisations sur un shéma harmonique relativement simple appelée descarga.