Réinjection d'un signal créant un sifflement désagréable. Celui-ci se produit quand une boucle sonore s'établit entre un microphone et un haut-parleur. L'effet larsen est dangereux autant pour les oreilles que pour le matériel électrique concerné.
Le larsen se produit généralement lorsqu'un microphone est disposé à proximité d'un haut-parleur. Habituellement, les bruits ou les sons captés par le microphone se transforment en signaux récupérés par un amplificateur et ressortent par un haut-parleur sous la forme d'ondes. Le larsen intervient quand le seuil d'une certaine puissance sonore est atteint et qu'au même moment la sensibilité du micro capture les ondes arrivant du haut-parleur, créant ainsi une boucle sans fin.
Dans la plupart des cas, pour éviter ce genre de problème, le microphone doit être placé en retrait des enceintes et de type cardioïde ou hyper-cardioïde, de manière à être moins sensible aux sons provenant des écoutes placées sur les côtés, mais seulement par ceux qui arrivent de face. L'effet peut être néanmoins favorisé par l'acoustique de la salle, pourvoyeuse de réflexions indésirables et qui renverront de façon indirecte les ondes émises par les enceintes.
Si de nos jours, le larsen se produit rarement lors d'un concert, par le passé, faute d'un matériel performant, l'effet se produisait fréquemment. Les musiciens et le public considéraient alors ce bruit comme une agression sonore et invectiver de leurs yeux le sonorisateur. Or, quand le rock est apparu, l'idée a germé dans la tête de quelques guitaristes qu'il était concevable de tirer parti de leur six cordes pour créer intentionnellement du feedback.
En 1964, les groupes de rock The Who et en particulier le guitariste Peter Townshend, The Yardbirds et surtout leurs deux solistes Jeff Beck et Jimmy Page, puis Jimi Hendrix, utilisèrent cet effet en le domestiquant comme faisant partie intégrante de leur musique et de leur son.
La première utilisation spectaculaire est probablement celle du guitariste Eric Clapton sur le simple de John Mayall, I'm Your Witchdoctor (1965), dans lequel son solo, comprenant seize mesures d'une même note, est construit à l'aide de feedbacks successifs.
Quant au guitariste mexicano-américain Carlos Santana, le feedback est comme une signature qui participe à l'élaboration de son phrasé. Lors d'improvisations, à la manière de Jimi Hendrix, il réalise l'effet en maintenant le son de la note tout en dirigeant sa guitare électrique au plus près de son ampli de scène équipé de haut-parleurs. Depuis, l'utilisation s'est généralisée jusqu'à devenir un élément essentiel de la musique de nombreux groupes, et en particulier ceux pratiquant l'acid rock.