Barre de métal placée en travers du manche d'un instrument à cordes (guitare, basse...) et écartée l'une de l'autre pour former un espace nommé case et dans lequel une ou plusieurs notes peuvent être produites. Si par le passé, les frettes étaient fréquemment en laiton, à partir des années 1950, un alliage en maillechort ou cupro-nickel, à base de cuivre majoritaire, est venu les remplacer. Voir : manche de guitare.
Les frettes ne sont pas présentes sur tous les instruments à corde. Par exemple, le violon ou le violoncelle n'en possèdent pas. Par contre, la viole de gambe, le luth, le théorbe, la guitare (baroque ou moderne), la mandoline ou le banjo en sont pourvus.
De même, toutes les frettes ne sont pas fixées de la même façon sur le manche. Certaines sont élaborées à partir de ligatures faites de cordes en boyau et sont nouées autour du manche, ceci pour les instruments anciens tels que la viole ou le luth, quand d'autres font partie intégrante du manche en étant serties dans la touche, à l'image de la guitare contemporaine ou du banjo. Dans ce dernier cas, elles sont aussi appelées « barrettes ».
Chaque frette crée une partie légèrement surélevée à la surface de la touche qu'elle « barre » sur la largeur du manche. Chacune détermine la longueur de la portion vibrante de la corde entre la frette activée (touche appuyée) et le chevalet ou du sillet de chevalet dans le cas de la guitare. C'est grâce à la position de chaque frette qui fixe la hauteur des notes, que le musicien joue avec justesse.
Les frettes sont placées tout le long du manche à des intervalles déterminés et calculés pour correspondre à un tempérament. Ceux des instruments à cordes et à frettes, comme la guitare, sont accordés en tempérament égal et divisent l’octave en douze demi-tons chromatiques. La position des frettes répond à un calcul mathématique complexe dont la résultante fait que les frettes se rapprochent les unes des autres au fur et à mesure que le musicien atteint les notes aigües au bas du manche.
Nettement plus complexe est de déterminer la position précise des frettes avec ligature, comme avec la viole. Ce principe d'attache offre l'avantage d'accorder l'instrument selon divers tempéraments, bien que la majorité des instruments à cordes soit normalement conçue, lors de la fabrication, pour répondre aux exigences d'un seul. Néanmoins, il existe des instruments prévus initialement pour mettre en œuvre un tempérament inégal ou un tempérament par multiples divisions, tels le sitar indien, le tambur ou le bağlama turcs, pour lesquels le manche est équipé de frettes mobiles.
Quel que soit le procédé utilisé, frette intégrée au manche ou frette mobile, le développement mélodique comme harmonique sera toujours déterminé par les deux frettes délimitant une case du manche. La corde, bloquée au niveau du chevalet, reste libre jusqu'à rencontrer la première frette contre laquelle la pression du doigt s'exerce. Cette longueur respecte le schéma d'un tempérament et donne ainsi une note fixe.
Ainsi, par rapport à un instrument à manche non fretté, un violon par exemple, les frettes assurent la justesse en fixant des intervalles définis, ce qui facilite le jeu. Avec un manche plat équipé de frettes, il est théoriquement impossible de réaliser des intervalles inférieurs au demi-ton, sauf à tirer sur la corde latéralement de façon à augmenter la tension de la corde et donc la hauteur de note.
La frette trouve un autre usage particulièrement répandu chez les bassistes qui utilisent son potentiel en pinçant la corde et en la soulevant pour la laisser claquer contre les frettes, ce qui provoque un son percussif caractéristique. C'est la technique du « slap », signifiant « gifler », en anglais. Voir basse électrique