Instrument idiophone dont les premières traces remontent au 3e siècle av. J.-C. Elle existe en Europe occidentale depuis au moins l'époque gallo-romaine. Les guimbardes sont généralement en métal. Néanmoins, il existe en Orient des modèles en bambou. Comme l'harmonica, sa modeste taille fait d'elle un compagnon de voyage idéal que l'on peut utiliser à diverses occasions. Utilisée seule, elle peut être cependant pratiquée en présence d'autres instruments acoustiques, comme la guitare.
De nos jours, elle s'illustre dans la musique folk, mais c'est surtout le cinéma qui nous rappelle son existence. Dans des westerns signés par John Ford ou Sergio Leone, la guimbarde s'insère dans quelques scènes comme instrument de substitution de l'harmonica. Sa sonorité si particulière, sans être remarquable, impose sa présence sonore de façon frappante, au point que des compositeurs comme François de Roubaix ou Ennio Morricone s'en serviront dans quelques B.O.
L'instrument comprend une fine languette de quelques centimètres, flexible et en métal. Elle est placée au centre d'une armature en fer et fixée à celle-ci par l'une de ses extrémités, ce qui lui permet de vibrer librement. Tout en tenant d'une main le cadre et en le pressant contre la bouche qui sert alors de cavité de résonance, l'autre main fait vibrer, à l'aide d'un doigt ou de plusieurs, la languette en rythme.
La guimbarde produit différentes notes en modifiant la forme de la bouche comme pour prononcer des voyelles. On peut ainsi jouer des airs soutenus par le bourdonnement rythmé du son fondamental et de partiels non harmoniques. Son timbre dépend avant tout de sa taille. La hauteur du son est contrôlée à la fois par le changement de la position de la langue, des lèvres et des joues, ce qui aura pour effet de produire des séries de partiels différentes selon la forme de la cavité, de la même manière que le chant diphonique mongol.
Son apprentissage relève fréquemment d'une démarche autodidacte. Derrière sa simplicité apparente, la guimbarde réclame pourtant une certaine pratique pour contrôler correctement la justesse des notes. L'oreille sert de guide et l'instrumentiste utilise son « résonateur buccal » à bon escient, puisque la forme imprimée par la cavité joue un rôle capital en privilégiant certaines fréquences. De même, quand le souffle intervient, le rôle joué par la languette se transforme en une anche libre. Il est également envisageable d'accompagner le jeu de la guimbarde tout en fredonnant des notes.
Guimbarde
Elle est répandue dans les îles du Pacifique et utilisée dans les rituels de séduction. La façon de produire le son est semblable au modèle en acier. L'instrumentiste fait vibrer la languette devant la bouche tout en modifiant le volume de la cavité buccale. Sa sonorité est toutefois plus douce et plus grave.
Le cadre de l'instrument est travaillé dans un unique morceau de bambou, ensuite décoré, et dans lequel on découpe la languette. Une petite corde sert de traction pour faire vibrer la languette.
Guimbarde en bambou