L'expression musicale d'un big band de jazz va de la puissance à l'état brut à la langueur des ballades. Sa sonorité repose essentiellement sur trois sections de cuivres : les trompettes, les trombones et les saxophones, épaulées par une section rythmique. Certains musiciens ont parfois la charge de deux ou trois instruments, passant du saxophone alto ou ténor à la flûte, par exemple. La combinaison des instruments assurant la mélodie détermine l'atmosphère des morceaux. Citons, parmi les orchestres big band de jazz les plus connus : l'orchestre de Duke Ellington, de Count Basie, de Thad Jones/Mel Lewis et celui de Quincy Jones.
Les big bands de jazz ont une histoire fascinante qui s'étend sur près d'un siècle, marquée par des évolutions stylistiques et culturelles significatives. Ils ont participé activement au développement du jazz.
Tout commence dans les années 1920. Composées de 10 à 25 musiciens, les premières grandes formations de jazz répondaient à une demande croissante de musique de danse dans les salles de bal et les clubs. Des chefs d'orchestre comme Fletcher Henderson ont joué un rôle clé dans le développement des arrangements pour big band. Néanmoins, leurs musiques étaient encore influencées par le ragtime, le blues et la musique classique.
Atteignant leur apogée dans les années 1930 et 1940, une période connue sous le nom de l'ère swing, toutes ces formations voyageaient fréquemment à travers les États-Unis. Leur swing était énergique et rythmée, parfait pour la danse. Les orchestres placés sous la direction de Duke Ellington, Count Basie et Benny Goodman agissaient comme des entreprises commerciales importantes, avec des tournées nationales qui s'ccompagnaient de la présence de chanteurs et chanteuses célèbres, comme Ella Fitzgerald et Frank Sinatra. Leurs enregistrements se vendaient en masse.
Mais après la Seconde Guerre mondiale, les goûts musicaux ont commencé à changer. Le bebop et d'autres formes de jazz plus expérimentales ont gagné en popularité. Par ailleurs, les coûts élevés de maintien d'un grand orchestre ont contribué au déclin des big bands les plus traditionnels. Seuls ont su résister les big bands les plus audacieux, s'adaptant aux nouveaux styles comme le jazz latin et le jazz fusion.
Au tournant des années 1980, les big bands renaissent et se modernisent, avec des groupes comme le Lincoln Center Jazz Orchestra (maintenant le Jazz at Lincoln Center Orchestra) qui ont aidé à revitaliser le genre ou le Darfur Jazz. Les big bands modernes n'hésitent plus à intègrer des éléments empruntés aux musiques funk, rock et à d'autres genres, tout en continuant à jouer des standards de jazz.
De nos jours, les big bands continuent d'être une partie vitale de la scène jazz, célébrant à la fois leur riche héritage et leur capacité à évoluer avec les temps. Avec leurs nombreuses références culturelles et leur autorité naturelle, les orchestres de jazz sont devenus partie intégrante de l'éducation musicale, notamment aux États-Unis où presque chaque école et université possède son propre ensemble.
Un big band de jazz typique est composé de plusieurs sections d'instruments :
La place réservée au rythme de swing est une caractéristique essentielle, avec un accent sur les croches et les triples croches pour créer un groove dansant. Les big bands jouent généralement sur les contrastes dynamiques pour assoir leur discours, naviguant entre sections douces et mélodieuses et passages forts et puissants.
Les big bands utilisent des arrangements écrits, souvent complexes, qui permettent aux différentes sections de jouer en harmonie tout en laissant de la place pour l'improvisation, généralement exécutée par des membres de la section des bois ou des cuivres.
Big Band (Count Basie - Kid from Red Bank)
Dans le jazz moderne, outre les orchestres de Thad Jones/Mel Lewis et de Quincy Jones, plusieurs big bands et grands ensembles continuent de perpétuer la tradition tout en intégrant des éléments contemporains.