Musicien créant ou produisant une œuvre musicale spontanée ou imaginaire en se servant de sa créativité dans l'instant, de son savoir technique et théorique et parfois du hasard. L'improvisateur n'a pas recourt à une préécrite, mais il peut toutefois apuyer son discours sur une structure minimaliste comme une grille d'accords.
Si l'improvisation musicale repose sur une créativité instantanée, plusieurs caractéristiques clés favorisent son développement :
1. La spontanéité. L'improvisateur crée la musique en temps réel, souvent en réponse à ce qui se passe autour de lui, que ce soit vis-à-vis des autres musiciens, de la réactivité du public, voire l'environnement.
2. La créativité. L'improvisation demande une grande capacité à innover et à explorer de nouvelles idées musicales sur le moment. La créativité évite de lasser l'auditoire (mais aussi le musicien).
3. L'interaction. Présente dans le contexte du jeu en groupe, les improvisateurs interagissent entre eux, réagissant aux idées musicales des autres pour créer un dialogue musical.
4. La technique. Une solide maîtrise de l'instrument et une bonne connaissance de la théorie musicale sont souvent nécessaires pour improviser de manière efficace. Dans ce domaine, le blues est souvent cité en contre-exemple.
L'improvisation est présente dans de nombreux genres musicaux, notamment dans les « musiques vivantes » comme le jazz, le blues, le rock, mais également dans la musique classique, à travers les cadences, par exemple, ainsi que dans certaines musiques traditionnelles.
Pour improviser, le musicien peut suivre des structures harmoniques, des progressions d'accords ou des thèmes mélodiques comme point de départ, même s'il a la liberté de les développer et de les transformer à sa guise. L'improvisation permet surtout aux musiciens d'exprimer leur individualité et de créer des performances uniques à chaque fois.
Dans le jazz, l'improvisation est un élément central et fondamental. Le jazzman crée des solos et des interactions musicales en temps réel, souvent basés sur des structures harmoniques et mélodiques préétablies. Les standards servent régulièrement de point d'appui.
L'intervenant joue d'abord la mélodie principale, puis improvise un ou plusieurs solosbasés sur la progression d'accords du morceau. Pour y parvenir, il utilise sa connaissance des accords et des modes pour inventer des mélodies qui s'harmonisent avec la progression d'accords sous-jacente, ce qui nécessite une bonne compréhension de la théorie musicale.
Un autre point déterminant est l'interaction collective. Elle est particulièrement présente dans les petites formations de jazz (trio, quartet, quintet). Les musiciens écoutent attentivement les autres et réagissent à leurs idées. Cela crée un dialogue musical où chaque musicien contribue à la performance globale.
L'interaction est aussi sujette au style, comme le bebop ou le free jazz, par exemple, chacun ayant ses propres approches et techniques d'improvisation. Toutefois, pour l'improvisateur, l'essentiel est de produire une performance unique, reflétant son humeur, son inspiration et ses influences personnelles. Des légendes du jazz comme Miles Davis, John Coltrane, Charlie Parker et Thelonious Monk sont célèbres pour avoir démontrer leurs talents d'improvisateurs, ayant chacun apporté des contributions uniques et innovantes au genre.
Dans le rock, l'improvisation n'est pas exclue, bien qu'elle soit moins centrale que dans le jazz. Les solos de guitare sont particulièrement présents et représentent des moments emblématiques dans lesquels l'imagination brille : Hotel California des Eagles, Sweet Child O' Mine de Guns N' Roses ou Stairway to Heaven de Led Zeppelin. Mais si l'improvisation dans ce domaine se manifeste souvent par des solos de guitare, le piano, tout comme le solo de batterie, participent aussi à cet élan de liberté.
Contrairement au jazz, où l'improvisation est la clé de voute, le rock laisse généralement moins de place à l'improvisation. Elle se résume souvent à un chorus de quelques mesures sur des rythmes binaires généralement simples, ce qui ne va pas sans poser des défis d'adaptation pour les musiciens habitués aux rythmes ternaires du jazz. Néanmoins, la simplicité des cellules rythmiques a pour avantage d'offrir au musicien de rock une structure claire pour improviser.
Les solos reposent habituellement sur l'exploitation des gammes pentatoniques majeures ou mineures et interviennent fréquemment quand l'énergie de la chanson est à son maximum ou pour relancer son développement à la façon d'un intermède entre deux couplets chantés ou en fin de morceau pour conclure.
Cette insertion de l'improvisation dans les chansons rocks n'exclue pas certaines transgressions. Ce fut le cas notamment dans le rock psychédélique des années 1960 et 1970 qui utilisait cet intermède de manière plus étendue pour exprimer une autre approche de la créativité.